Declic Violence

AIDE AU REPÉRAGE ET À LA PRISE EN CHARGE DES VIOLENCES CONJUGALES EN MÉDECINE GÉNÉRALE

Le suivi de grossesse : une opportunité pour dépister les violences conjugales

Les consultations périnatales (préconceptionnelle, prénatales et postnatale) sont l'occasion d'identifier les femmes subissant des violences conjugales. Comme le rappelle la HAS (haute autorité de santé), "L’évaluation de la santé psychosociale doit être une préoccupation au cours de chaque consultation prénatale". La HAS recommande le "repérage systématique des facteurs de vulnérabilité (somatique, sociale, psycho-affective) susceptibles de compromettre la santé de l’enfant, de perturber l’instauration du lien entre les parents et l’enfant, voire de nuire à la protection et à la sécurité de l’enfant" au cours du suivi de la grossesse.

Comment dépister les violences conjugales ?

Pour en savoir plus : Définition et liste des facteurs de vulnérabilité pendant la grossesse selon la HAS

Définition de la vulnérabilité : La vulnérabilité est une caractéristique « principalement psychologique qui signifie être dans une condition non protégée et donc susceptible d’être menacé du fait de circonstance physique, psychologique ou sociologique ».

Principaux facteurs de vulnérabilité :

  • Les antécédents obstétricaux mal vécus : précédente grossesse ou naissance compliquée ou douloureuse.
  • Les problèmes de type relationnel, en particulier dans le couple : avec comme conséquence l’isolement et un sentiment d’insécurité par absence de soutien de l’entourage.
  • La violence domestique, en particulier conjugale.
  • Le stress traduit la relation entre une situation qui se modifie et une personne confrontée à cette situation : challenge à surmonter ou menace à laquelle elle peut succomber. Le stress est sous-tendu par la perception personnelle à la fois des exigences de la situation et de ses capacités.
  • L’anxiété est un processus de blocage cognitif avec des manifestations somatiques, à la différence de la peur (de l’accouchement par exemple) qui se nomme et peut être exprimée par la femme enceinte.
  • Les troubles du sommeil du début de grossesse peuvent être un signe d’alerte d’une anxiété ou d’une dépression.
  • Un épisode dépressif durant la grossesse se caractérise par une perte d’intérêt ou de plaisir (perte de l’élan vital) pour presque toutes les activités.
  • La dépression du post-partum est fréquente. Selon les études, sa prévalence varie de 3 à 10 % selon le moment du post-partum où elle est étudiée. Elle se dépiste au moyen d’un instrument d’auto-évaluation, validé et traduit en français (EPDS : Edinburgh Postnatal Depression Scale), son utilisation avant la naissance n’est pas recommandée.
  • La dépendance ou l’addiction (alcool, tabac, drogue, médicaments) entraîne des effets néfastes physiques ou psychologiques chez la femme enceinte et des conséquences physiques chez le nouveau-né qu’il convient d’anticiper.
  • La précarité est l’absence d’une ou de plusieurs sécurités, notamment celle de l’emploi, permettant aux personnes et aux familles d’assumer leurs obligations et leurs responsabilités.
  • Le risque social est lié à des événements dont la survenue incertaine et la durée variable pourraient mettre en danger la capacité d’un individu ou d’un ménage à répondre à ses besoins à partir de ses ressources disponibles financières ou autres (maladie, chômage, changement de la composition familiale : enfants, parent isolé ou rupture conjugale).
  • La naissance à haut risque psycho-affectif après l’annonce pré et postnatale d’une maladie, d’une malformation ou d’un handicap.