* Le débat international sur le dépistage continue : dépistage systématique ou ciblé ?
Pour le dépistage systématique :
D'un côté, les défenseurs du dépistage systématique militent pour que toutes les femmes soient interrogées sur leur vécu des violences. En effet cette démarche permet d'augmenter l'identification des violences. Il s'agit aussi d'ouvrir un espace de parole à ces femmes qui sont souvent soulagées d'en parler, qui peuvent être écoutées. Le médecin généraliste peut faire le lien entre des symptômes et ces violences et leur donner la possibilité de s'orienter vers des associations spécialisées où elles trouveront de l'aide.
C'est le point de vue de la MIPROF (Mission interministérielle pour la protection des femmes victimes de violences et la lutte contre la traite des êtres humains) en France, de diverses organisations de santé américaines dont «US preventive services task force aux Etats Unis » spécialisée en prévention et en soins primaires. Plusieurs études françaises montrent que les femmes ne sont pas opposées au dépistage systématique de ces violences.
Pour le dépistage ciblé :
De l'autre, l'OMS ne recommande pas la pratique du dépistage systématique des violences conjugales hormis pendant la grossesse. Ce point de vue est partagé par le collège de médecins généralistes australiens et la société scientifique de médecine belge, par exemple.
En effet, les études n'ont pas permis de montrer que le dépistage systématique des violences améliore significativement la sécurité (fréquence des violences), la santé (qualité de vie, dépression...) des victimes de violences ou encore l'utilisation des services de soin et l'orientation vers d'autres acteurs du réseau.