Declic Violence

AIDE AU REPÉRAGE ET À LA PRISE EN CHARGE DES VIOLENCES CONJUGALES EN MÉDECINE GÉNÉRALE

Je prête attention à mes propres besoins en tant que soignant

    Le suivi de la victime et du partenaire violent est délicat concernant :

    • La confidentialité et la sécurité : le risque de divulguer par inadvertance des informations données par la victime à l'auteur existe.
    • La neutralité : le risque d'être influencé par la version de l'auteur qui peut minimiser, nier, justifier son comportement, rejeter la faute sur la partenaire, utiliser ou inventer des problèmes de santé, n'est pas négligeable.

    Néanmoins, le médecin généraliste est souvent le médecin de la famille.

    Certaines sociétés recommandent au médecin d'orienter l'un des 2 patients vers un collègue. D'autres conseillent de prendre cette décision lorsque le médecin se sent en difficulté concernant les principes de neutralité et de confidentialité.

    Parmi elles, on retrouve :

    • Les sentiments d'impuissance, d’échec et de frustration qui naissent face à l'absence apparente de changement de situation et à la réversibilité des décisions prises par les victimes.
    • Le malaise face à l'ambivalence des victimes.
    • La peur d'offenser la patiente, de l’après-révélation qui renvoie à l'«ouverture de la boîte de Pandore» (que dire et que faire après de telles révélations ?)
    • Les mécanismes de défense provoqués par l'angoisse, que génère la révélation des violences, sont la méfiance et le doute.
    • Le propre vécu de violences.
    • Le manque d’expérience et de compétences


    De la frustration peut naturellement être ressentie face à la lenteur des changements et même aux retours en arrière qui signifient l'ambivalence de ces patientes. Il est alors utile de se rappeler les obstacles qui les retiennent d'agir, et l'importance du processus d'emprise.

    Les consultations avec des victimes de violences sont particulièrement éprouvantes. Afin de prévenir l'épuisement professionnel ou un traumatisme par procuration, il est important de maintenir un environnement professionnel et personnel favorable et de respecter ses propres limites. Travailler en équipe, organiser des debriefings, intégrer un groupe de pairs, un groupe Balint sont des pistes de réflexion.

    En cas de difficultés, il ne faut pas rester seul. Le soutien de collègues médecins et/ou de psychologue doit être envisagé.

    Il existe un dispositif d'écoute téléphonique, d'accompagnement et de soutien psychologique anonyme spécialement dédié aux professionnels de santé et animé par des psychologues. Il a été créé par l'association AAPML (aide aux professionnels de santé et médecins libéraux) numéro indigo 0826 004 580 (24h/24 et 7j/7).