Des femmes au cœur d'une situation paradoxale : "mais pourquoi ces femmes ne partent pas ?"
Elles sont prises en étau entre le désir d'exister en tant que personne à part entière et/ou de protéger leur(s) enfant(s) et :
- le souhait de maintenir une cellule familiale et une relation affective.
- la peur des représailles.
- la perte d'autonomie, la perte de confiance et la peur de l'inconnu.
- la stigmatisation : la peur du jugement des autres.
- l'isolement social : le manque de soutien des amis et de la famille.
- la dépendance financière.
- l'amour et l'espoir que la situation va s'améliorer (cycle de la violence).
Ces obstacles expliquent leur difficulté à quitter le conjoint violent et à prendre des décisions pour changer leur situation.
A savoir : la séparation est une période à risque de passage à l'acte violent ou d’aggravation des violences.
La rupture évolutive : de la séparation physique à la séparation psychique
- Un départ définitif ? La victime va faire plusieurs allers et retours avant qu'un départ définitif intervienne. Un départ en urgence est rarement un départ définitif. Il faut garder en mémoire que le souhait de la victime est que les violences s'arrêtent, ce qui, pour elle, n'est pas forcément associé à l'idée de quitter définitivement son partenaire.
- Des allers et retours au profit d'expériences constructives. Ces "faux départs" vont permettent à la victime d'expérimenter ses propres ressources (capacité à vivre seule), les possibilités d'hébergement, d'aide sociale et psychologique, sa sécurité, et la fiabilité des promesses faites par son conjoint lors des périodes de réconciliation. Une reprise progressive de l'autonomie se met en place au fil des expériences.
- Et après le départ ? Alors que la victime a définitivement quitté le partenaire violent, l'emprise est bien souvent encore présente. De nombreuses victimes présentent un état de stress post traumatique.