Ces violences sont fréquentes. Elles concernent les patientes qui viennent nous consulter dans nos cabinets de médecine générale jour après jour.
Pourtant, les médecins généralistes déclarent voir seulement 2 cas par an...
En France, les études de prévalence réalisées en consultation de médecine générale sont rares et de faible envergure. Néanmoins, les travaux de thèse de Bolot et Dechenaud ont retrouvé respectivement 28,9% et 44% de femmes ayant subi des violences de couple (tous types confondus) en consultation de médecine générale. Dans l'étude de Dechenaud, chaque médecin a rencontré au moins un cas de violences actuelles sur une durée d'une à deux semaines. Le problème de violences était connu du médecin dans moins d'un cas sur 3.
Dans les pays occidentaux (Canada, USA, Angleterre, Australie, Irlande), la prévalence des violences conjugales chez les patientes consultant un médecin généraliste varie entre 23% et 55% sur une vie entière, et entre 8 et 20% dans les douze mois ayant précédé la consultation.
Ce sont les résultats d'une étude de grande ampleur publiée en 2000 appelée ENVEFF (Enquête Nationale sur les Violences Envers les Femmes en France). Elle montre également que les atteintes psychologiques sont les plus courantes (22,3 %), suivies par les insultes et menaces verbales (4,2 %), puis les agressions physiques (2,1 %) et sexuelles (0,8 %).
Dans
le couple entre les années 2000 et 2015 on ne note pas de baisse des
violences déclarées par les femmes. Ce sont les résultats d'une
étude réalisée en France appelée VIRAGE.
Les
violences sont particulièrement importantes pour les femmes en
période de séparation (1 sur 3 déclare des violences, 1 sur 5
des violences graves ou très graves).
Moins d'une femme sur 5 victime de violences physiques et/ou sexuelles au sein du couple porte plainte.
Dans
la sphère familiale, les faits de violences sont relativement
fréquents pendant l’enfance et l’adolescence : près d’1 femme
sur 5 (18 %) et 1 homme sur 8 (13 %) déclarent en avoir subi avant
leurs 18 ans.
L'observatoire national des violences faites aux femmes retrouve pour l'année 2020 :
Si on
ajoute à ces chiffres les victimes collatérales et les suicides
d’auteurs d’homicides, les violences au sein du couple sont à
l’origine de 193 décès en 2020.
2014 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | |
Nombre de femmes décédées suite à des violences conjugales | 134 | 123 | 130 | 121 | 146 | 102 |
Nombre d'enfants tués dans le
cadre de violence au sein du couple parental | 35 | 25 | 25 | 21 | 25 | 14 |
Nombre d'hommes victimes
d'homicides conjugaux
(dont auteurs de violences) | 31 (5) | 34 | 21 (11) | 28 (15) | 27 (11) | 23 (11) |
Nombre d'enfants orphelins | 82 | 111 | 82 |
Ailleurs dans le monde, la prévalence des violences conjugales
Dans le monde et au cours de sa
vie, une femme sur trois est victime de violence physique ou
sexuelle, soit environ 736 millions de femmes (d'après une enquête de l'OMS).
Taux de prévalence de la
violence exercée par un partenaire intime chez les femmes âgées de
15 à 49 ans : Océanie – 51 %
Asie du Sud – 35 %
Afrique subsaharienne –
30 à 33 %
Amérique du Nord – 25 %
Amérique latine et
Caraïbes – 25 %
Australie et
Nouvelle-Zélande – 23 %
Europe 16 à 23 %
Asie de l’Est – 20 %
Les taux les plus élevés (16 %) de violence conjugale au cours des 12 derniers mois sont signalés chez les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans.
Un coût économique important pour la société française
En 2014, le coût global des violences au sein du couple s'élève à 3,6 milliards d'euros.